Tout le monde savait, sauf moi !

Ou les souvenirs d’un temps passé, toujours présent, sans doute futur aussi.

DSK avait ses travers mais cela ne regardait personne, surtout pas le bon peuple de France. Soit ! Mais quand un homme politique est en passe de se présenter (et de gagner) aux élections présidentielles, n’est-il pas incroyable que la CPM (classe politico-médiatique) se taise ainsi au nom du respect de la vie privée des hommes et des femmes publiques ?

L’intéressé lui-même savait et son ego savait aussi: il devait bien se douter de la fin du parcours; qu’un jour ou l’autre, il serait rattrapé par son pénis et que (la petite) histoire le jugerait ; mais il a continué à faire « comme si », l’air vainqueur et dégagé, sûr de soi et de sa future victoire; rappelez vous le suspens incroyable sur la lancinante question qui dura plus de dix mois : « ira-t-y ou n’ira-t-y pas, le bougre ? » ; Une belle orchestration pour les parfaits gogos dont je suis ! Du pur Wagner bien pompeux ! Et tout ce petit monde bruissait autour de lui, prenant plaisir au petit jeu du « Tu-me-vois ? Tu-me-vois-plus ! », où qu’il aille.

Ses vieux amis savaient et Lionel Jospin savait aussi, lui le témoin de son mariage en 1991, l’ami de toujours ou presque ; sans doute aussi les témoins de la mariée, la philosophe Élisabeth Badinter et l’épouse de Jean-François Kahn ; de même, une bonne partie des membres du Cercle de l’Industrie créé par DSK en Juin 1993 et sur lequel, je vous invite à vous renseigner. Mais quoi, on ne va quand même pas flinguer un ami promis à un avenir si brillant et qui rendra – peut-être – de si bons services le temps venu… Il aurait pu faire une fois élu, la proie naturelle de tous les chantages scabreux; Imaginez la scène : « Allo, ici, Dodo La saumure, ca va ? Dis-donc je voulais te dire…». Ou alors « Allo, ici Bashar, comment allez vous Monsieur le Président ? J’aurai un petit service à vous demander…».

La classe politique savait et Mr Propre savait aussi ; déjà un an avant, il préparait en coulisse le grand déballage ; visitant systématiquement toutes les régions françaises et toutes les fédérations locales du PS, il cultivait le sillon du type normal (on ne savait pas encore qu’il roulait en scooter !). Mr Clean se disait sans doute que le scandale éclaterait bien un jour ou l’autre et que seul un « ultra-blanc-presque-bleu » survivrait à l’Epouvantail en devenir. Sarko aussi savait : il avait dit à DSK « la France propose ta candidature au FMI : maitrises-toi, hein ! » ; Ce à quoi, DSK avait répondu : « Merci ! ». Et puis, il s’en était allé avec un « je-ne-sais-quoi-de-décontracté-et-d’ailleurs-je-m’en-fous » dont il avait l’habitude devant les caméras.

Les journalistes savaient et les moins affutés aussi ! On apprendra après coup, que le monde journalistique parisien gloussait de rumeurs bizarres et de petites histoires sur DSK; le microcosme, cher à Raymond Barre, se gaussait de ceux qui ne savaient pas : « Comment, t’es pas au courant pour DSK ? ». De petits journalistes s’excitaient entre eux à l’idée de la future et probable déliquescence de la plus haute autorité de France : un Président libertaire, c’est du miel pour ces bobos bourdonnants aux commentaires bien rodés. Et basta pour la Démocratie et le respect des autres Hommes et Femmes politiques pris dans la mêlée.

Et que dire de ces journalistes les plus respectés qui se retranchaient derrière la vie privée de DSK : « no comment, c’est la vie privée d’un homme publique ! »; mais leurs trémolos dans la gorge le lendemain du scandale du Sofitel parurent indécents : ce furent les premiers à sortir le petit bréviaire du parfait journaliste effarouché en clamant « oh, shocking ! Quel scandale ! Ca pue ! ». Tout en lâchant, d’un coup, leur ami de 30 ans au regard si étrange ce soir-là.

Quelle indignité de la part de tous ceux qui savaient : pas un seul n’a dit le-dixième-du-quart-de-la-moitié-de-la-vérité ! Quelle honte pour nos esprits si brillants et parfaits donneurs de leçons démocratiques !

Il était clair que la liberté publique devait pouvoir s’exercer totalement quand un homme public de cet acabit aller solliciter un tel mandat électoral. Et tant pis, pour les risques de diffamation : la justice française et ses lois sont faites pour lutter contre les malfaisants de la rumeur ! Et la Justice sait faire son job pourvu qu’on sache attendre un peu !

Petit rappel du dictionnaire Larousse : « La liberté de la presse est l’une des principales libertés publiques. C’est une condition nécessaire à l’exercice de la démocratie. Elle participe du droit d’expression et de critique dont disposent tous les citoyens vivant dans les pays démocratiques ».

Bref, tout le mode savait, sauf moi ! Et vous ?

YPG95660/Janvier 2015

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