Voir article précédent : Dire la vérité
5eme partie: Redevenir généreux avec ces pays d’émigration, c’est tous nous enrichir !
La solution n’est pas l’accueil des migrants, car c’est seulement un impératif humanitaire. La seule solution est de développer les conditions d’épanouissement des migrants dans leurs pays d’origine, c’est à dire tous les pays qui entourent l’UE. Tout sait cela !
Nous avons un niveau de vie, des compétences et les capacités financières suffisantes pour relancer la machine économique dans toutes ces zones déstabilisées : le faire sera aussi le meilleur moyen pour l’UE de sortir de la crise financière et économique dont elle souffre depuis 2008. Of course !
Creusons nos déficits pour créer de nouvelles richesses, et non pour boucher les trous d’une économie souffreteuse entretenant plus les rentiers que les investisseurs. Oh non, alors !
Ces pays constituent un énorme réservoir de richesses pour les occidentaux qui iront investir dans Irak, Syrie, Liban, Afrique, etc. : pensez-donc, il y a tout à reconstruire et les 30 glorieuses sont de nouveau à portée de main, à commencer pour les populations de ces pays elles-mêmes. Pour cela, il faut du capital et nous l’avons !
Ce que l’on sait :
On sait que les flux migratoires ont d’abord pour origine les conditions économiques et sociales des pays d’émigration : retards dans leurs développements, chômage excessif de la population, inadéquation des politiques locales et des aspirations des jeunes, etc. Autant de cas que nous connaissons bien. On sait aussi que les flux migratoires ayant pour origine la pression politique locale sont faibles comparés aux flux économiques mais qu’ils existent bel et bien.
Ces deux flux cumulent 60 millions de migrants déplacés dans le monde !
On sait aussi que les terres d’immigration tirent des avantages considérables de ces flux, comme en Europe dans les années 60 ou aux USA après la crise de 1929 ; les faits sont indéniables, nous avons importé systématiquement de la main d’œuvre à faibles coûts, relativement productive et peu regardante sur ses conditions de travail. Et, nous exportons maintenant notre main d’œuvre de jeunes ultra qualifiés ! A cet égard, le rapport de l’Assemblée National du 8 Octobre 2014 est édifiant (A consulter absolument : http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-enq/r2250.asp#P488_75979)
Ces terres d’immigration sont maintenant submergées par vagues successives comme celle que nous subissons actuellement en provenance d’Afrique et du Moyen Orient. Et nous les laissons entrer, faute d’organisation et de projet global !
On sait enfin que la globalisation de l’économie mondiale permet de considérer chaque pays comme un client lorsqu’il consomme et comme un fournisseur lorsqu’il exporte ; et ce, pour le bénéfice des deux parties. Quelle évidence ! Or, ces populations pauvres présentes dans ces pays d’émigration sont bien plus nombreuses que les populations riches des pays d’immigration : les premiers sont autant de marchés à forts potentiels; et les deuxièmes disposent d’un capital qui dors et que les premières n’ont pas. oui, mais encore ?
Faisons en sorte que ces terres d’émigration et d’immigration soient l’un pour l’autre, une partie gagnantes-gagnantes.
Ce que l’histoire récente nous a appris :
L’exemple de la Chine est éloquent : voici un pays qui n’avait au départ que sa population pour seule ressource: souvenez-vous des collectes pour les petits chinois ; et voilà que la Chine est devenue en 30 ans la deuxième puissance mondiale. Comment ?
Un cycle vertueux s’est enclenché sans que les électeurs européens ne le sachent vraiment, ou ne s’en souviennent aujourd’hui :
1- Nous avons commencé par vendre à la Chine dans les années 80 (parfois pour pas grand-chose et sans contreparties véritables) nos meilleures technologies pour qu’elle puisse produire localement des articles de qualité. Je me souviens que j’y vendais aussi dans les années 90 des technologies à prix forts (+ 20% que mes concurrents directs), tout en espérant secrètement que nos ingénieurs français continueraient à trouver de nouvelles technologies de remplacement.
2- En échange, nous avons importé de Chine, parfois pour les revendre dans d’autres pays, des produits à moindres coûts, fabriqués avec les dernières technologies, et de nonne qualité quoique les grincheux en disent; améliorant ainsi notre niveau de vie. A ce propos, Peugeot s’était cru très malin en y implantant son modèle 505, un véhicule déjà complètement démodé à l’époque : l’usine de Canton fut fermée 3 ans plus tard et PSA mettra 20 ans avant de revenir sur ce qui est devenu le 1er marché automobile du monde !
3- Aujourd’hui, nous revendons en Chine nos produits très hauts de gamme fabriqués en Europe, qu’elle consomme en masse grâce à un niveau de vie amélioré, provenant de ses échanges et de son travail avec le reste du monde; l’exemple de la France et de ses produits de luxe est connu ; celui de l’Allemagne avec ses produits industriels de haute technologie l’est moins, mais plus juteux. Et même le lait pour nourrissons chinois…!
4- L’UE (et les USA) continuent encore de former tous les ans des milliers de jeunes chinois dans ses meilleures Ecoles ou Universités ; leurs parents (riches) financent leurs études à coup de dizaines de milliers d’euros/an. L’UE fait de même avec des jeunes européens que nous envoyons là-bas se former et s’informer. Nous nous nourrissons les uns des autres, et c’est bien comme cela: banalement, nous faisons du commerce.
Nous profitons tous de ce cycle vertueux d’une manière ou d’une autre., directement ou indirectement. Voir les commentaires des grincheux sur le chômage en Europe (1).
Ce que l’UE a fait, elle peut le faire, ailleurs et plus fortement :
Savez-vous par exemple que l’UE a financé pendant longtemps des investissements considérables pour inciter les entreprises européennes à investir en Chine, à former des chinois en Chine aux nouvelles techniques de production, de management, de conception par ordinateur, ou d’assurance qualité par exemple ?
Ayant été moi-même un participant actif à ces programmes de subventions en France, puis en Chine, je puis vous assurer que l’effort de l’UE a été, dans les années 90, gigantesque mais bien pensé dès le départ de ce grand projet : les industriels de l’époque étaient sidérés à l’idée de recevoir ces financements non-remboursables que l’UE leur accordaient sur un simple document justificatif ; et tout cela, pour aller en Chine et gagner de l’argent ! Il n’y avait pas de subventions massives à l’Etat Chinois, avec les risques de « déperdition » que l’on aurait alors connu ; mais des avances remboursables; les flux allaient d’abord vers les entreprises privées européennes qui participaient activement à ces programmes et investissaient là où cela était le plus intéressant.
Ce sont en définitive toutes ces entreprises privées qui ont aidé la Chine à sortir de son sous-développement, et non des aides directes des Etats et des ONG financés à fonds perdus comme on l’a trop fait avec l’Afrique et le Moyen Orient.
Un gigantesque et nouveau marché s’est ouvert en Chine. Craignons-nous aujourd’hui une quelconque immigration chinoise ? Petit rappel : souvenez-vous de l’expression « le péril jaune » des années 60 ou du film de Jean Yann « Les Chinois à Paris » de 1974… Heureusement, le ridicule ne tue pas. Voir ci-dessous les commentaires des grincheux (2).
Ce qui va arriver est déjà en marche :
Nous pouvons répéter dans ces pays, et pour notre plus grand bénéfice, ce que nous avons déjà fait en Chine.
Notre avenir avec la Chine est en marche : nous produisons en Chine de plus en plus pour le marché chinois ; et la Chine fera de même en Europe pour le marché Européen : en renvoyant l’ascenseur économique dont elle a bénéficié, elle va nous rendre plus forts économiquement. Et ce n’est pas par calcul sentimental qu’elle le fera, mais par intérêt tout simplement ! Eh oui, le « return on investment » est une notion que les chinois connaissent parfaitement : en Europe les marges sont meilleures qu’en Chine, le pouvoir d’achat des européens est encore haut qu’en Chine et l’UE est toujours ouverte à des solutions globales (sauf pour les grincheux !). Alors, pourquoi ne pas y investir ?
C’est ce type de cycle vertueux qu’il faut mettre en place maintenant et d’abord en Afrique, de façon massive, via l’investissement aux entreprises privées, et financé par l’UE. Il en sera de même pour le Moyen Orient lorsque les guerres cesseront. Et tant pis pour les grincheux qui ne jurent que par les ONG et les aides d’Etat.
Mais les dirigeants de l’UE de l’époque avaient pris rendez-vous avec l’Histoire.
Et nos dirigeants actuels, que feront ils ?
A l’instar des USA, profitons de ces changements économiques massifs pour développer de nouvelles technologies et laissons à ces terres d’émigration la possibilité de produire à notre place, de façon moins chère et d’aussi bonne qualité ce que nous produisons aujourd’hui dans l’UE. Notre capital sera d’ailleurs mieux rémunéré ainsi dans les décennies à venir qu’à dormir sur des plans d’Epargne logement ou des Assurances Vie.
Concentrons nous sur l’avenir : nous anticipons en Europe d’immenses opportunités dans le domaine des Big Data : parmi les 10 premières capitalisations boursières, 3 font déjà partie de la « nouvelle économie », Alphabet en tête !. D’autres entreprises émergent dans les domaines des services, de la distribution, de la création, et de tout ce qui touche à l’assistance à l’Humain en général. Autant de secteurs pour lesquels ni l’Afrique, ni le Moyen Orient, ne seront prêts avant longtemps !
Si les USA font la course en tête aujourd’hui, c’est qu’ils sont partis avant nous : c’est tout ! Pour peu que l’on fasse de profonds changements de stratégies et des réformes sociétales, nous pouvons encore les rattraper (3).
Prochain article : arrêtons de subventionner les causes humanitaires (6ème partie)
(1) Les grincheux nous diront à propos du chômage français que la France a perdu beaucoup d’emplois à cause des délocalisation : oui, c’est vrai; mais faute de réformes au bon moment ! Mais une question « poil à gratter » : les chômeurs actuels ne bénéficient-ils pas aussi de cette situation via les capacités de l‘économie privée à subventionner les dépenses sociales françaises. D’où viennent ces financements et ces profits ? Qui finance le monstre étatique toujours plus gourmand d’année en année ? Et que ferions-nous si des pays comme la Chine, l’Inde ou le reste du monde se fermaient ? Serions nous prêts à payer plus cher ce que nous importons actuellement ? Serions-nous capables même de produire ces biens que nous importons ? Et cela serait-il suffisant pour obtenir 5% de chômage ?
(2) Les grincheux nous diront aussi « tout cet argent va aller dans les poches de quelques-uns ». Et alors, la belle affaire ! La redistribution des richesses n’est pas forcément un processus étatique du type « top-down technocratique » ! Regardez les exemples de la Chine, de la Russie, de l’Inde : l’argent attire l’argent et les ambitieux créent de la richesse, dont profite le reste de la population qui a son tour crée de la richesse en consommant et de laquelle sortiront de nouveaux ambitieux qui à leur tour… (on appelle cela d’un vilain mot : le « ruissellement »).
(3) Même si la France a contrario n’a pas encore franchi le cap des réformes et piétine en queue de peloton, elle peut s’appuyer sur ses points forts : la création par CAO, le Luxe, le Tourisme, l’Agriculture et … son intelligence à administrer un Etat, secteur dans lequel nous pouvons aussi apporter au monde une expérience extraordinaire ! Eh oui, la France est l’un des meilleurs pays à savoir comment faire rentrer les taxes ! -:)
2 réflexions sur “L’accueil des migrants est une absurdité !”