Sauver une partie de notre souveraineté pendant qu’il en est encore temps . Voici les pistes et propositions pour accélérer la réindustrialisation de la France : surtout ne pas rater le tournant de l’industrie 4.0 et bientôt 5.0 qui – après celui de l’industrie 3.0 – se généralise. Le 3ème et dernier article – temporairement – sur ce sujet.

Si les causes de la désindustrialisation française sont connues, leurs conséquences expliquent en partie, le déclin de la société française. Dans ce contexte, les politiques publiques de réindustrialisation ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux. Les entreprises souffrent toujours des mêmes maux bien connus : poids des charges, lourdeurs administratives, taxes et impôts multiples ; ce qui, par rapport à nos voisins, signifie des marges insuffisantes pour relancer les investissements d’avenir. A cela vient s’ajouter la déficience chronique de nos capitaux propres et investisseurs nationaux. Le choc d’offre post-Covid et le renchérissement des coûts de l’énergie viennent gravement compliquer une situation déjà bien difficile pour l’industrie française.
Rappelons que l’industrie 4.0 et 5.0 (voir explications dans l’article précédent) est une chance exceptionnelle qui nous est offerte, avant « fermeture définitive de la boutique France ». Ces modèles s’expriment dans une dynamique permanente de Recherche et Développements technologiques de très haut niveau (ex. Robotique, Progiciel, Cloud computing, informatique quantique, Intelligence Artificielle, activités cyber, Blockchain, etc.) ; ils ne peuvent être financés sur du long terme, que par des investissements gourmands en capitaux et compétences immatérielles. Mais de fait, ces nouvelles industries offrent des taux de croissance et de rentabilité bien plus intéressantes – que ce soit pour les investisseurs eux-mêmes ou les équipes qui participent à ces projets –, que les productions de type 3.0, devenues relativement classiques dans tous les pays un tant soit peu développés. Et il n’est donc pas étonnant que ces entreprises qui peuvent réalisent ces investissements immatériels et matériels, soient chassées par tous les fonds d’investissements, fonds de pension anglo-saxons et particuliers fortunés de toute la planète.
Le résultat de cette évolution a déjà pour conséquence de cantonner au rôle de simples sous-traitants industriels – y compris les entreprises 3.0 –, qui ne disposent pas de suffisamment de ressources pour évoluer vers les modèles 4.0 et 5.0. Or, bien qu’étant encore la 2ème puissance industrielle européenne, la France vient de reculer au rang de 7ème puissance mondiale. Et elle recule aussi dans le numérique ! Selon le bilan réalisé par la Commission Européenne en 2021, « la France occupe la 19ème place concernant la transformation numérique des entreprises. L’utilisation des technologies cloud, ou de l’intelligence artificielle, est inférieure à la moyenne de l’UE. Sa couverture du réseau à très haute capacité – 53% – et sa couverture en haut débit rapide – 69% – restent inférieures à la moyenne européenne (respectivement 59% et 87%) » (Source : l’Usine digitale, Jan 2022).
La France doit pourtant répondre – et très vite – à une double urgence
Cette double urgence tient tout aussi bien dans la façon dont nous produirons à l’avenir ces nouvelles richesses en suivant le modèle 4.0 et au delà (et ce, dans le respect de normes que bien des pays non-européens ne sont pas prêts à respecter), que dans la façon dont nous allons pouvoir – ou non – améliorer le bien-être global des français (et ce, dans un environnement économique européen ouvert aux quatre vents qui manifestement progresse plus vite que nous, notamment en Europe du Nord).
Malheureusement, la France a réussi un double exploit : d’une part, à déverser des tombereaux d’argent magique dans l’économie, alors que nous perdions déjà pied dans la révolution industrielle 3.0 ; et d’autre part, à vider les poches des français et des entreprises au nom d’un bien-être général très hypothétique étant donné la qualité délivrée – pourtant surpayée – et qui ne cesse de se dégrader. Pour exemple, l’analyse de l’Institut Montaigne : les dépenses publiques ont augmenté de 27 Mds €/an en moyenne entre 2010 et 2019, et augmenteront de 41 Mds €/an entre 2022 et 2027 (donc hors période Covid) : c’est l’équivalent d’un deuxième budget de la Défense (40,9 Mds) ou plus que le cumul des budgets de l’Enseignement Supérieur + Recherche (29 Mds) et de la Justice (10 Mds). C’est dire « l’ardoise monstrueuse » qui se profile déjà à l’issue du 2ème quinquennat Macron, alors que l’Industrie reste déjà le laissé-pour-compte de la politique des dépenses publiques. L’Etat n’a plus les moyens suffisant pour mettre le paquet sur l’industrie ; alors, – en paraphrasant de Gaulle à propos des beaux-parleurs politiciens manifestement de retour –, on verra l’Elysée et Matignon continuer à faire « leur petite soupe sur un petit réchaud ».
In fine, il n’est pas étonnant que l’Insee constate un taux de pauvreté de 8,2% en France (au seuil du niveau de vie médian à 50%, et de 14,6 % au seuil des 60 %). Pas étonnant non plus, que 24% des français aient le sentiment de tomber dans la précarité.
Le déclassement industriel est non seulement synonyme de précarité, mais aussi de perte totale de souveraineté.
Ce qui compte, c’est le mouvement : agir et bouger. Et peu importe de se demander si la France dépense trop par rapport à ce qu’elle produit ; ou qu’à l’inverse, elle ne produit pas assez pour financer trop de dépenses ; voire, pour certains écologistes, que la France produit beaucoup trop et ne dépense pas suffisamment. Le risque de voir notre déclassement industriel s’amplifier, pose la seule question qui vaille dorénavant : savoir si – sans industrie –, nous vivrons mieux en France demain qu’aujourd’hui, alors – qu’avec moins d’industrie – nous vivons moins bien aujourd’hui qu’hier, à de nombreux égards ? La réponse est évidemment dans la question.
Et même en dépensant entre cent et cent cinquante de milliards d’euros d’aides et de subventions diverses dans les prochaines années pour tenter de conjuguer le désastre industriel annoncé – une goutte d’eau à l’échelle des enjeux –, l’Etat ne pourra pas inverser le mouvement sans réinitialiser son logiciel d’affectation des ressources, et en mettant à distance raisonnable une certaine Europe fédéraliste, trop idéologiquement engagée pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres ; voire nous nuisent directement. A cela, est venu s’ajouter le manque chronique d’attractivité de la France : rappelons qu’entre la masse des investissements étrangers réalisés en France et celle des investissements réalisés à l’étranger par la France en 20 ans, le déficit français se monte déjà à plus de 640 Milliards € (Source : Ifrap, juillet 2021). En valeur actualisée 2022, il manque déjà en France l’équivalent des budgets cumulés de l’Intérieur et de la Justice pendant 20 ans !
Sans cette réinitialisation stratégique – ce « total reset » –, notre risque est clairement de disparaître du top 10 des pays les plus avancés technologiquement : il nous restera une bombe atomique désuète et ces merveilleux canons Caesars de 155 mm tant vantés par les Ukrainiens, mais qui ne fonctionneront qu’avec des puces électroniques de conception taiwanaise, produites sous licence aux Etats-Unis et reconditionnées en Allemagne.
Sans ressources naturelles, et peu d’industrie 3.0, comment faire ?
L’énergie, c’est la vie ! Mais au point où nous en sommes avec la guerre en Ukraine et les la pression écologiste sur Macron (Cf. EDF et l’accord européen sur le prix de l’énergie), n’espérons pas faire revenir les usines du passé – grandes ou petites – trop gourmandes en énergie. Il faut définitivement monter en gamme le plus rapidement possible et se concentrer sur une réindustrialisation faisant appel à de très hautes technologies : elles sont moins gourmandes en énergie, mais par contre, très capitalistiques au plan technologique et capital humain.
La mission que doit se donner la nouvelle industrie française est complexe : maitriser autant que possible, l’amont – c’est à dire une partie de l’industrie 3.0 stratégique où qu’elle soit dans le monde – et en aval, investir massivement dans la conception et la production de biens et services à l’industrie à plus haute technologie et capital humain encore. L’objectif global est de contrôler les intrants techniquement très avancés, les composants industriels vraiment stratégiques et bien sûr, les chaines de valeurs amont associées à tous ces produits exceptionnels, quitte à surpayer ces entreprises, brevets et investissements conjoints (Cf. extractions minières tactiques, première et seconde transformation de type 3.0 spécifiques). La méthode pour maitriser notre réindustrialisation, passe en premier lieu par des croissances externes, prises de participations, ou investissements conjoints ; ils sont à mener par des fonds de pension français dignes de ce nom. Pour exemple, dans les années quatre-vingt dix, la Chine a pratiqué de cette façon, en surpayant systématiquement de 20% les investissements de grande qualité d’industriels étrangers qui voulaient s’implanter sur son territoire ; depuis, les Etats-Unis, la Chine et d’autres pays rachètent dans le monde entier, nombre d’entreprises parmi les plus avancées, dont bien entendu nos françaises qui, sous capitalisées, sont des proies assez faciles. Nous avons l’épargne en France : il nous manque les fonds de pension à la française. C’est une question de simple volonté politique.
Cette stratégie demandera bien sûr de réviser notre vision géopolitique du monde vis à vis de pays disposant d’industries extractives, de transformation et d’usines 3.0, incontournables pour notre réindustrialisation vers le 4.0 et 5.0 La question de notre soumission à l’Europe et de notre alignement sur les Etats Unis se posera donc. Mais en jouant les gros bras avec la Russie, la Chine, le Brésil, l’Australie et une grande partie de l’Afrique, Emmanuel Macron nous a coupé d’une partie du monde réel ; plus qu’un outrage au bon sens, c’est une insulte à l’intelligence. Ce qui d’ailleurs ne gêne nullement Macron quand il nous parle d’autonomie de la Nouvelle Calédonie, région qui regorge de Nickel ou de la Guyane, département qui dort sur une montagne d’or.
Il convient en tout premier lieu d’entreprendre le carénage séculaire de la fonction publique d’Etat et Territoriale.
Ce grand carénage porte sur trois principes élémentaires :
1/ D’abord, commencer par numériser en urgence les services de toute la fonction publique, afin d’améliorer la productivité globale et la performance des services publics : il faut exercer les vraies compétences sur le terrain de leurs missions, et non pour des fonctions-support et back office. Il n’est pas question de réduction de personnel mais de réaffectation du personnel afin d’augmenter l’offre de services au public.
2/ Puis, réduire massivement toutes dépenses publiques – Etat et Collectivités territoriales compris – ne concourant pas directement à la performance des vraies missions d’origine, comme par exemple les aides et subventions détournées dans des buts électoraux, sociétaux, médiatiques, ou idéologiques, ainsi que les agences de l’Etat, qui n’apporte pas le service escompté, ainsi que bon nombre de niches fiscales.
3/Et enfin, supprimer systématiquement tous ces postes de dépenses publiques que dénonce régulièrement la Cour des Comptes, mais sans conséquence pour les responsables de l’Etat et des Collectivités ; cette institution doit être renforcée dans son rôle.
Peu importe où si l’on met le curseur à 3% ou 6% d’économies, l’objectif de ces économies n’est pas de générer une baisse généralisée des impôts pour les ménages, mais de réduire les impôts de production, les taxes locales, les dépenses de l’Etat. Doivent profiter en priorité de ces efforts collectifs, les entreprises de taille intermédiaire, les PME/PMI et start-ups technologiques innovantes. Rappelons que chaque 1% économisé dans la dépense publique équivaut à une réduction des dépenses de 15,2 Mds (Cf. les budgets de l’État, collectivités et prestations sociales cumulés de 1.518 Mds en 2022) ; et donc, à une réduction possible du même montant des prélèvements obligatoires qui s’élèvent cette année à 1.175 Mds (taxes, impôts et cotisations sociales cumulés).
Un 2ème cercle vertueux doit s’enclencher : le tabou des 35 heures, car il n’y a pas beaucoup de moyens pour sortir de cette médiocrité salariale française qui génère inévitablement – sauf exceptions – de la médiocrité au travail ; en entreprises et dans les services publics.
Nous savons tous que les français sont sous-rémunérés par rapport à nos voisins européens ; et pourtant, nous ne faisons rien pour les sortir d’une certaine médiocrité.
Ce marronnier des années Chirac et Jospin survit de façon incroyable malgré les tempêtes et le risque d’un collapsus généralisé de nos services public : le privé a mieux géré ce point de productivité. Même Jean-Claude Mailly (ex-secrétaire général de Force Ouvrière) critiquait cette décision : « les 35 heures, les salariés les ont payées par de la modération salariale et par la flexibilité des horaires. Et reconnaissons que les employés, agents et cadres de toute la fonction publique ou du secteur privé – notamment les classes moyennes – ont besoin plus que jamais d’une véritable hausse de pouvoir d’achat que de temps libre. Coup de chance, la l’inflation nous autorise de faire sauter ce verrou à moindres frais.
Une piste intéressante serait d’enclencher la semaine des 35 heures contre celle des 39 heures, en échange d’une hausse du salaire de 20 % , sur la base d’un volontariat individuel et non pas collectif : pas besoin de grand-messes sans fin à Matignon. En effet, travailler 4 heures de plus par semaine signifie une hausse de 11% des heures travaillées par semaine. Sur un potentiel de 29 millions d’actifs en France, cette mesure règle immédiatement le problème de la pénurie de main d’oeuvre qualifiée en France, tout en rehaussant significativement le pouvoir d’achat d’actifs déjà bien formés, et dont nous avons absolument besoin compte tenu pénurie de main d’œuvre actuelle : ingénieurs, techniciens, professeurs, personnels de santé, magistrats, policiers, serveurs, ouvriers, employés, etc. Le gel des charges patronales – en euros, et non en pourcentages – devra être actée au fur et à mesure des avenants aux contrats de travail afin d’aider les entreprises à passer le cap. La contribution à proportion des charges employés-salariés versées à l’Etat viendra atténuer les effets négatifs d’une décision qui « rebooste » le chiffre d’affaires, les marges et les résultats. Sans compter que le financement des systèmes de retraite qui pourrait être reporté de quelques années. En d’autres termes, plus de pouvoir d’achat sur la base d’un volontariat salarié-employeur ; une mesure simple et non obligatoire qui se généraliserait par capillarité en quelques trimestres dans les secteurs privés ou publics.
Pour les grincheux qui opposerait à ce principe la spirale infernale salaire-inflation, rassurez-vous : la spirale est bien partie aux Etats Unis et commence déjà en Europe, ne serait-ce que par le manque de main d’œuvre dans tous les secteurs ; et bientôt, par l’emballement prévisible des revendications salariales sans compensations patronales. Ce n’est qu’une question de temps, alors autant prendre les devants en positivant tous les français par un sursaut volontaire, et éviter les grèves à répétition. Et pour les cyniques, profitez de la situation pour reformer les retraites : et bizarrement, tout le monde sera d’accord d’un seul coup.
Et puis, il y a tout le reste que la France devra rapidement mener de front…
– La baisse du coût prohibitif de l’énergie payée par l’industrie et les services est une question de survie à court terme : plutôt que de distribuer des chèques énergie sous forme d’« helicopter money », il conviendrait d’abord de sortir la France de cet honteux marché européen de l’énergie, de bloquer les prix de l’énergie pour les entreprises et les particuliers, les dépenses de transports, et la facture énergie des vrais pauvres. Après tout, l’énergie est un bien commun indispensable tout comme l’est l’hôpital ou la sécurité sociale.
– La question des fonds de pension à la française, réservés au reploiement industriel français, est un marqueur de la volonté politique de s’en sortir par le haut : que faisons-nous des 6.000 milliards d’euros épargnés par les Français, alors que la Bourse offre de bien meilleurs rendements financiers comparés à l’Assurance Vie et que l’industrie manque de capitaux propres de façon durable ?
– Contrôler partiellement les chaines de valeur étrangères de haute technologie ou stratégiques – sans risquer de perdre à terme notre souveraineté industrielle 4.0 ou 5.0 –, exige avant tout marcher sur nos deux jambes, que sont la conception de haut niveau et la maitrise du savoir-faire productif : des objectifs intimement liés à notre niveau d’instruction et de formation.
– Abattre le marronnier du fardeau administratif reste toujours un impératif : sur le site du Gouvernement, on peut lire l’étrange information suivante : « selon le classement Global Competitiveness Report (2014-2015) du Forum économique mondial, la France occupe le 121e rang mondial sur 144 en termes de fardeau administratif. Au niveau national, il a été estimé qu’une réduction des charges administratives à hauteur de 25 % pourrait engendrer des économies de l’ordre de 15 milliards d’euros pour les entreprises »[1]. C’est sans compter le temps de ces dizaines de milliers de fonctionnaires perdus en travaux inutiles, ou destinés à « emmerder les français ».
– Supprimer les effets négatifs du CRI (crédit impôt recherche) actuel qui arrose de façon inepte tous secteurs, toutes sociétés – et même les associations – sans grand discernement ni vrais contrôles. Il conviendrait de limiter cette dépense aux seules entreprises industrielles de production ou de services à l’industrie (ETI, PMI/MPE et artisans), à l’exception des commerces, banques et grands groupes ou entreprises de services non-industriels.
– Il faut aussi en finir avec tous ces vieux dogmes français d’un autre âge, comme la non-généralisation du principe de sur-amortissement systématique pour les investissements dans le numérique ; la persistance d’une immigration peu formée, coûteuse et non assimilée qui ralentit les performances des sociétés françaises ; de même, le débat intéressant qui s’est refermé sur l’impôt négatif et le revenu universel bien compris, ou la réintégration des aides d’Etat via ses commandes stratégiques, et même le retour à une souveraineté juridique en dénonçant certains articles de la CEDH, ou le principe de l’assistance sans contrepartie effective, etc.
– Sans oublier bien sûr, la lancinante question de fond qui pénalise tant la France et notre industrie depuis quarante ans : le retour systématique et méthodique à une « Instruction Nationale » qui doit former les français aux principes d’excellence que nous avons connu il y a une quarantaine d’années.
La solution des « chèques pour tout et tous » n’est pas viable : ce n’est qu’un autre artifice pour durer politiquement encore un peu plus … Pourtant les pistes de réflexion sont là : Dommage qu’aujourd’hui, la volonté, le courage et la ténacité nous fassent tellement défaut ; mais aussi, la compétence, l’envie du bien public et l’ambition pour la France, car – grâce à l’opportunité de l’industrie 4.0 et 5.0 – il reste tellement à entreprendre pour réindustrialiser la France. Et assurer notre souveraineté de long terme.
Yves Gautrey / Novembre 2022
Article paru dans Front Populaire le 10 Novembre 2022.